Moynat est l’un des plus illustres malletiers français. Son premier atelier a été fondé en 1849 par Octavie et François Coulembier, artisans layetiers-emballeurs, qui, un peu plus tard s’associèrent à la marchande Pauline Moynat.
La Maison Moynat fut l’une des adresses préférée des français et autres étrangers de passage qui adoraient ses luxueux articles de voyage. Elle fut également très réputée pour ses créations destinées au monde de l’automobile ainsi que par ses innovations techniques qui permirent notamment de rendre les malles plus lègères et imperméables.
La maison Moynat fut également le malletier le plus présent dans les expositions universelles.
En 1976 elle ferme ses portes pour renaître, gràce au groupe Arnaud, en 2011 dans une superbe boutique écrin dans une des plus prestigieuses artères de Paris, au 348 rue Saint-Honoré.
A la tête de la création on retrouve le très discret Ramesh Nair qui a longtemps collaboré avec Hermès.
Ses interviews sont rares, il nous explique aujourd’hui comment il est parvenu à réveiller l’un des fleurons de la maroquinerie française.
Dés son arrivé, il a entrepris de rassembler l’ADN de la marque.
-« En ne commençant pas par le zéro mais avant le zéro »
Il va tout d’abord tenter de reconstituer les archives.
-« J’ai exploré l’histoire, recherché les détails qui pourraient éclairer le présent tout en influençant le futur, un peu comme si l’on essayait de raconter une histoire avec des objets… »
Si Ramesh est discret, on sent clairement son engagement et son attachement à la marque.
-« Une histoire qui raconterait un mélange de choses vécues, imaginé ou projeté… »
Un processus qui lui a permis de dérouler le file de l’histoire ou le « vintage » évidemment fut une grande source d’inspiration.
Pour Ramesh, cette histoire de la création de la Maison est indissociable de l’artisanat et de l’excellence du savoir-faire.
-« J’aime principalement étudier les détails, comme la place d’une fermeture, une pièce mettallique travaillée ou alors comment deux morceaux de cuir s’assemblent et s’imbriquent.
Des détails souvent très simples qui peuvent m’aider à conceptualiser une forme et peuvent devenir la clef de voûte d’une collection… »
L’homme d’origine indienne s’inspire également de tout ce qui l’entoure, une image, un mot , même sorti de son contexte qui vont l’orienter vers une nouvelle association afin de donner un sens différent à ses créations.
Ramesh respecte les traditions tout en continuant à créer des produits très originaux, parfois design tout en restant très simple.
Une simplicité apparente car lorsqu’on regarde bien les créations de l’artiste de plus près, tout est très complexe et très minutieux.Grâce au savoir-faire unique des ateliers Moynat, composée essentiellement d’artisans femmes, le résultat est superbe et intemporel imposant l’image d’un luxe unique, discret à l’image de son créateur.
Ramesh Nair repousse ainsi les limites de l’excellence en nous proposant des créations de « haute voltige »
En attendant ses prochaines « oeuvres d’art » il se prête au jeu d’un petit questionnaire Proustien.
Un personnage célèbre : Michel Ange ou Léonard de Vinci surtout pour l’aspect « technique » et perfectionniste.
Un peintre : Caravaggio
Un grigri : une paire d écouteurs intra auriculaires Filtear MH335
Un objet dont il ne se sépare jamais : un stylo Spalding, un crayon Faber-Castell et un mini bloc notes. « Pour moi le « dessin papier est primordial, c’est quelque chose d’organique, il y a un chemin quasi initiatique entre le premier coup de crayon et le résultat final ».
Une montre : celle que je porte aujourd’hui : une zéntih el Primero.
Le comble du luxe : prendre le temps …