Lionel Giraud, créatif habitué des grands noms de la mode et du luxe, Chaumet, Cartier, Courrèges, André ou encore Vuarnet, vient de lancer MOMUS, sa marque haute-couture…de café !
Lionel, pourquoi vous attaquer à la mode ducafé-capsules ?
Pourquoi se sentir toujours obligé de finir une (mauvaise) tasse d’expresso ? Le café mérite mieux, surtout en France. Les cartes de restaurants, même les plus étoilés, réduisent le café à une ligne en bas de page, sans stipuler la provenance, la variété ou les arômes, alors qu’elles consacrent deux pages aux thés, aux eaux minérales ou même aux huiles d’olives, sans parler de l’offre pléthorique de la carte des vins.En fait l’idée de MOMUS est née sur un coin de table après un excellent dîner en mode « Friends & Family ». Nous avons tous partagé la même frustration : voir s’achever un repas festif sur une note décevante, celle d’un café amer et charbonneux…– MOMUS est donc votre réponse à cette frustration ?J’ai été éduqué avec une vision très étroite de la palette aromatique du café avec l’amertume comme dénominateur commun. La gamme est beaucoup plus large et beaucoup plus subtile avec plus de 150 notes florales, fruitées, épicées, végétales ou caramélisées. Je voulais revenir aux sources du plaisir. Les cafés que nous sourçons sont des micros-lots, tous issus d’une agriculture naturelle et durable, avec à la base, 9 variétés torréfiées artisanalement par Daniela Capuano, Meilleure Ouvrière de France. Ils sont de ce fait très loin des goûts standardisés.
MOMUS, c’est du café en grains, moulu, une torréfaction signée Daniela Capuano, meilleure ouvrière de France, un mode barista Live Tasting, des éditions découvertes et j’aurais bien envie d’ajouter… what else ?
Le what new certainement ! Nous sommes les seuls à proposer à nos clients la création de leur propre assemblage, sous les conseils avisés de notre barista. Cela va jusqu’à l’édition d’une étiquette personnalisée sur un coffret au format livre. Ce sont nos éditions « découverte ».Momus c’est d’abord un concept. A l’instar d’une collection de haute couture ou de livres d’art, je souhaitais que l’on reconnaisse une griffe de qualité. Le design a donc été particulièrement soigné pendant les confinements. Et nous sommes fiers de présenter nos « Éditions de café », une collection de cafés pour collectionneurs. Le chef Stéphane Abby, le parfumeur Fabrice Pellegrin et l’historien de la mode Olivier Saillard ont été les premiers à accepter d’écrire les premiers tomes et j’envisage d’inviter un sommelier, un romancier, un peintre et un musicien pour les prochains opus. Chacun pourra devenir créateur et ajouter son nom à cette liste de signatures prestigieuses.– Vous diffusez pour l’instant via internet. Comment pourra-t-on déguster un MOMUS dans la vraie vie ?Si nous proposons pour le moment de découvrir nos cafés via des sessions de Live Tasting, le projet est évidemment d’ouvrir prochainement des lieux où l’on pourra déguster nos créations et nos différentes variétés.
Couture, modes, tendances… on a le sentiment que Momus veut dépasser tout cela et cherche à s’ancrer dans un futur monde ancien revisité?
J’aime beaucoup votre expression de « futur monde ancien revisité », elle correspond en effet assez bien à notre vocation de refaire du café un petit luxe quotidien.Le café est un art depuis le XVe siècle. MOMUS veut contribuer à lui redonner ses lettres de noblesse, avec respect, exigence et intégrité.