MANAL RACHDI

Manal Rachdi : de la nature dans les villes

 

Aussi loin qu’il s’en souvienne, Manal Rachdi a rêvé de vivre un jour dans une forêt, avec une bibliothèque et quelques murs. Passionné depuis son enfance par le dessin, qui lui permettait de s’évader d’une scolarité jugée étouffante, et la nature – et les grandes balades en famille dans les forêts autour de Rabat au Maroc -, il a trouvé dans l’architecture le moyen de concilier ses deux amours. Désormais, tous ses projets intègrent de grands pans de nature – terrasses, forêts intérieures, murs végétalisés – pour (ré)introduire un peu de campagne dans les villes.
« Je fais partie d’une génération dématérialisée, explique Manal Rachdi en préambule. Avec la démocratisation des voyages, l’omniprésence d’Internet et les évolutions technologiques que cela a entraîné, la virtualité nous a rejoint et on peut être partout à la fois. »  Pas question pour autant de se couper de nos racines, de cette nature chassée pendant longtemps des villes et des constructions. Dès ses premiers projets, Manal Rachdi a imposé sa signature : marier harmonieusement nature et architecture que ce soit dans le projet de rénovation du lycée Jean Moulin de Revinn (Meuse) ou, plus récemment, pour le campus Polytechniques de Saclay. . « J’ai voulu donner une très belle vue avec une même qualité d’ambiance à chaque salle de cours, explique Manal Rachdi. Comme ça, les élèves qui veulent s’évadent n’ont qu’à jeter un regard par la fenêtre… »
Pour ce projet, comme pour tous ceux sur lesquels son cabinet oxo architectes travaille, Manal Rachdi effectue en amont un gros travail de ce qu’il appelle « l’archéologie du contexte ». « Je recherche aux tréfonds du lieu toutes les informations qui peuvent m’aider à concevoir le projet le plus adapté au paysage, à la météorologie, aux habitudes de vie, aux traditions. L’essentiel est d’arriver à un dialogue équilibré entre l’architecture, le bâtiment proprement dit, et son environnement. Et ensuite le traduire en balcons avec vue, en jardins ou en camouflage. Il ne faut pas se laisser ensevelir sous le béton ! » Cette philosophie s’exprime parfaitement avec le projet de réaménagement d’une série de viaducs en Calabre, au Sud de l’Italie, ou encore l’Arbre blanc, un immeuble d’habitation à Montpellier. « Nous proposons une nouvelle façon d’habiter : tous les copropriétaires – quel que soit l’étage de leur logement – pourront profiter du panorama », insiste Manal Rachdi.

TEXTE BÉATRICE DELAMOTTE