L’ESPRIT SINGULIER
COLLECTION TREGER SAINT SILVESTRE
En devenant collectionneurs d’art brut depuis quatre décennies, Richard Treger, pianiste, et António Saint Silvestre, sculpteur, tous deux empreints de leurs racines africaines, savaient qu’ils s’aventuraient hors des sentiers battus de l’art du marketing actuel et du sensationnel.
Les 1500 œuvres de leur collection témoignent d’une passion et d’une large ouverture d’esprit entre peintures, sculptures, dessins, objets de rebuts, collages, photographies… un monde où la liberté d’expression est totale.
SOON a rencontré António et Richard, à l’occasion de leur exposition ‘L’ESPRIT SINGULIER’ à la Halle Saint Pierre, à Paris.
António et Richard, comment êtes-vous entrés dans le monde de l’art brut?
C’est Luis Marcel, un galeriste spécialiste des arts marginaux qui nous a ouvert le chemin. À l’occasion d’une halte à Roanne, on a déjeuné chez Troisgros et on a repéré, juste à côté, la Galerie des Quatre Coins dont Luis Marcel a été longtemps le directeur.
Comment est née cette exposition à la Halle Saint Pierre, à Paris ?
Martine Lusardy (Directrice de la Halle Saint Pierre) que nous connaissons depuis plus de 20 ans, nous a proposé de montrer une partie de notre collection dans cette institution, le Temple de L’Art Brut à Paris, voire en France.
Est-ce que l’art brut est aujourd’hui à la mode et y-a-t-il un avenir pour cet art?
L’art brut, c’est un art sans règles qui existe depuis toujours. Au début du 19ème siècle, certains médecins se sont aperçus de la créativité des gens qui vivaient en marge de la société : les malades psychiatriques, les prisonniers, et les marginaux en tout genre.
En 1946, Jean Dubuffet a compris l’importance de ce champ artistique qu’il a baptisé art brut, comme un diamant à son état naturel, non taillé.
L’art brut est sorti de plus de 20 ans du purgatoire. On peut déplorer le fait que l’art brut n’ait été reconnu que depuis 20 ans, malheureusement englouti dans la vague du marketing et du business.
Les artistes d’art brut sont rares et n’obéissent pas aux diktats, ni aux modes, ni aux tendances du marché.
Que voulez-vous que les galeries commerciales fassent de ces artistes qui n’en font qu’à leur tête ou qui un jour décident de ne plus rien faire?
Quels rapports entretenez-vous avec les artistes que vous exposez? Vous suivez leur travail depuis des années?
La plupart des artistes que nous collectionnons ont disparu et ceux que l’on peut approcher vivent dans leur monde, leurs créations sont loin de l’envie de plaire.
L’art brut a trois règles plus au mois présentes chez tous les « artistes » qui ne se considèrent pas comme tels : solitude silence et secret.
Beaucoup d’œuvres ont été retrouvées par hasard après leur mort, comme pour le plus connu d’entre eux, Henry Darger.
Quelques mots sur votre fondation au Portugal ?
Nous n’avons pas une fondation, mais avons déposé notre collection pour un temps indéterminé, au CENTRO DE ARTE OLIVA (CAO), à São João da Madeira, près de Porto au Portugal, avec le soutien de la mairie et de notre association pour la promotion de l’art brut.
Nous sommes également invités par d’autres institutions portugaises et internationales à Madrid, Vienne et Venise.
By : Mário de Castro
L’ESPRIT SINGULIER
COLLECTION TREGER SAINT SILVESTRE
du 12 mars au 14 aout 2024
@treger_saint_silvestre
#tregersaintsilvestrecollection
HALLE SAINT PIERRE PARIS