OdLD EXPOSITION

Lorsque l’on regarde les sculptures de Pauline Ohrel

Ce sont elles qui semblent nous voir. Des visages attentifs, des regards patients, qui portent loin et nous invitent à partager leurs horizons.
Ses tetes de bronze, débarrassées du hiératisme attendu de la matière, et peut-être plus encore celles de grillages, ostensiblement
légères et diaphanes, s’adressent à nous, renvoient leurs douces interrogations.
Leurs expressions tranquilles et leur sensualité vivante, les espaces qu’elles
occupent et qu’elles ouvrent, les volumes qu’elles habitent et qu’elles créent sont autant de fenêtres ouvertes sur une dualité réconciliée.

Pauline Ohrel : la biographie

Née en 1967, l’artiste vit et travaille à Paris, Bréhat et Saint Leonard de Noblat. Elle poursuit des études universitaires à Paris et Londres puis onze années au barreau de Paris, années pendant lesquelles elle poursuit en parallèle une activité artistique. Elle s’y consacre exclusivement depuis 2002.
Sculpteur du sensible, Pauline Ohrel cherche à capturer les équilibres instables et les instants provisoires. Elle met son don de la contemplation des hommes au service de cette quête : voir et donner à voir les harmonies fugitives où se révèle la puissance dans la fragilité de l’homme.
La sculpture représente pour elle «Une aventure au quotidien renouvelée, une source d’émotions autant sensuelles, esthétiques, qu’intellectuelles ou mémorielles. C’est saisir la fugacité des attitudes, la fragilité du moment où le corps se dépasse et devient grâce ».
Si les élégantes silhouettes et les formes expressives de Pauline Ohrel ne sont pas toutes explicitement figuratives, elles empruntent toujours leur force aux émotions, aux sentiments et aux postures humaines nourries d’énergie pure.
Inscrite dans une modernité qui n’entend pas sacrifier aux exigences d’une contemporanéité parfois désincarnée, Pauline Ohrel œuvre pour une sculpture qui rend autant  de comptes aux sens qu’aux idées, au cœur qu’à la tête.
Ayant travaillé les matériaux classiques comme le bronze, la pierre , le plâtre pendant plusieurs années, et avec succès, elle s’oriente depuis quelque temps  sur un travail du grillage qui donne à cette matière une noblesse étonnante. La projection dans l’espace de formes qui semblent en mouvement, les jeux de renversement des perspectives et d’anamorphose qu’offre la transparence de la matière, nous conduit à un équilibre unique entre volume et légèreté, transparence et consistance, figuration et évocation.
« Dans mon récent travail sur le grillage, j’explore les frontières du dessin et du volume.
L’ambigüité que permet la transparence du matériau, en jouant sur les perspectives et les perceptions, efface ou suggère l’enveloppe. La suggestion, comme la subtilité des sentiments et des mouvements, requiert l’adhésion active du spectateur/acteur».
La démarche singulière de Pauline Ohrel sollicite l’étonnement et l’imagination
du spectateur avec une force et un poids que quelques grammes de métal ne laissent pas présager.